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Le saviez-vous : la Cote des Bar


la cote des bar a l'automne

On situe spontanément la Champagne autour de Reims et d’Épernay. Pourtant, si vous etes arrivés sur notre site internet, au sud de l’aire d’appellation, un relief de cuestas entaillées par la Seine, l’Aube et leurs affluents façonne un autre visage du vignoble : la Côte des Bar, ancrée dans le département de l’Aube.

Ici, le Pinot Noir s’exprime avec aisance sur des sols argilo-calcaires hérités d’une longue histoire géologique. Les villages, les paysages et les savoir-faire y composent une identité singulière, aujourd’hui bien documentée par les institutions locales et par des travaux récents sur l’histoire et la mémoire du vignoble.

Petit tour d’horizon — cartes en main, verre imaginé — pour comprendre pourquoi ce terroir fait tant parler de lui.



Où se situe la Cote des Bar ?


situation géographique de la cote des bar

La Cote des Bar constitue la partie méridionale du vignoble de Champagne. On la repère autour des deux pôles que sont Bar-sur-Seine et Bar-sur-Aube, dans la région Grand Est. Elle correspond, en termes de géographie physique, au Barrois champenois viticole, zone où le plateau calcaire est largement entaillé par un réseau de vallées : Sarce, Arce, Ource, Seine, Aube… autant de couloirs qui multiplient les expositions et modèlent la mosaïque parcellaire.



relief en coupe de la cote des bar
Le Barrois est caractérisé par un relief de plateaux calcaires séparés par des vallées creusées par la Seine, l'Aube et ses affluents. Les sommets, points culminants du département dépassant les 350m d'altitude, supportent des forêts ou diverses cultures, alors que les versants bien exposés au soleil sont occupés par les vignes.

Un relief de cuestas qui met la vigne en scène

La cuesta est ce relief dissymétrique — un long versant en pente douce d’un côté, un front plus abrupt de l’autre — qui offre des coteaux souvent orientés sud à sud-est. Dans la Côte des Bar, cette géométrie favorise la maturité du Pinot Noir tout en préservant une tension indispensable au style champenois.



D’où vient le nom “Bar” ?


Le terme “Bar” renvoie à l’idée de crête/sommet — une manière imagée d’évoquer cette ligne de relief qui longe le plateau de Langres et domine les vallées. L’UNESCO décrit ainsi la Côte des Bar comme ce “sommet” au sens paysager, une épine dorsale visuelle qui oriente routes, villages et vignes, lisible depuis la Route du Champagne, ponctué d’abris en pierre sèche (cadoles) et de points de vue.


Les villes pivots : Bar-sur-Seine & Bar-sur-Aube

La Route touristique relie, entre autres, Bar-sur-Seine et Bar-sur-Aube, en déroulant environ 220 km de campagnes vallonnées, villages, églises et marchés couverts. De Montgueux à la vallée de l’Ource, l’itinéraire met en scène des ambiances très différentes, dont les coteaux crayeux de Montgueux et les paysages argilo-calcaires du Barséquanais et du Baralbin.



Sous nos pieds : géologie et sols


géologie de la cote des bar

Les marnes kimméridgiennes — alternance d’argiles et de calcaires — structurent une large part des coteaux. Sur ces sols, le Pinot Noir trouve une alimentation hydrique mesurée, des réserves capables d’amortir les excès climatiques et une expression qui conjugue grain et allonge. Les Blancs de Noirs y gagnent souvent une trame plus terrienne et un fruit net (cerise, framboise), tandis que le Chardonnay prend une tension légèrement citronnée.


Le drainage naturel des pentes, conjugué au calcaire fissuré, favorise des racines profondes et limite l’excès hydrique. Sur les millésimes solaires, l’argile retient juste ce qu’il faut d’eau ; sur les années plus fraîches, l’orientation est décisive. Ces paramètres façonnent la signature de bouche : grain fin, salinité discrète, fruits rouges nets et finales tendues.


Autour d’Arrentières, des affleurements tithoniens/portlandiens (Jurassique supérieur) marquent certaines parcelles. Ce calcaire, plus massif, imprime parfois au vin une droiture saline et un caractère aérien en bouche, lisible dans les cuvées les plus peu dosées.



Climat : entre océan et continent


La Côte des Bar bénéficie d’un climat tempéré avec influences semi-continentales : les hivers peuvent être marqués, les étés plus chauds que plus au nord de l’aire champenoise. Cette amplitude thermique explique la belle maturité du Pinot Noir, sans renoncer à la fraîcheur indispensable au style Champagne.


Effets millésime : ce que cela change dans le verre

Selon l’année, on jouera sur des nuances : millésimes solaires = fruits plus mûrs, texture plus large ; années fraîches = tension accrue, acidité traçante. La force de la Côte des Bar est d’offrir assez de diversité de sites pour que l’on compose des assemblages précis.



Un vignoble qui pèse : chiffres clefs


Quelques repères utiles pour cerner au mieux la Cote des Bar : environ 8 000 hectares de vignes ; un encépagement dominé par le Pinot Noir (~83 %), devant le Chardonnay (~13 %) et le Pinot Meunier (~3 %) ; et une contribution d’environ un quart à la production totale de Champagne. Ces ordres de grandeur situent clairement la Côte des Bar comme acteur majeur de l’appellation.


Le règne du Pinot Noir

Pourquoi le Pinot Noir est-il chez lui ? Parce que l’équation sols + expositions + climat lui convient : maturité phénolique, couleurs franches, arômes de fruits rouges et d’épices douces. Ce n’est pas un hasard si les acheteurs et chefs de caves lui font les yeux doux depuis longtemps car tout concourt à des profils où le fruit s’exprime avec netteté et la bouche conserve un fil de fraîcheur.



Une histoire singulière


L’implantation de la vigne dans l’Aube doit beaucoup aux cisterciens de Clairvaux, conduits par saint Bernard (de Clairvaux), qui ont bâti caves et celliers et essaimé des savoir-faire. Cette sédimentation séculaire a laissé un patrimoine viticole et culturel encore vivant aujourd’hui.


La Cote des Bar n’est rattachée pleinement à la Champagne viticole que depuis 1927 — un jalon administratif majeur, qui clôture des décennies de débats et inscrit durablement l’Aube dans la gouvernance et l’économie champenoises. Les Archives départementales de l’Aube et les travaux de Serge Wolikow ont beaucoup documenté cette histoire et la mémoire vigneronne locale (conférences, interviews).



Terroirs & styles : pourquoi c’est si bon ?



expression du champagne par type de sol, en cote des bar
Expression du champagne par type de sol - Geoffrey ORBAN / Educavin

Au nez, les champagnes de la Côte des Bar se reconnaissent souvent à une palette franche de fruits rouges (cerise, framboise, fraise des bois), parfois florale, avec des touches épicées et fumées selon les terroirs et les vinifications.

Sur kimméridgien, la sensation tactile peut gagner en mâche avec un retour salin en finale ; sur calcaires tithoniens, on observe souvent une allonge droite et une bulle plus cristalline. En bouche, on hérite ainsi d'un équilibre naturel : matière (merci l’argile), élan (merci le calcaire), allonge (merci les expositions).


C’est l’alliance qui séduit : une texture caressante mais vive, une colonne vertébrale acide qui porte la bulle, et une finale souvent salivante. Selon l’élevage (inox, fût, foudre) et la part de vins de réserve, on gagne en complexité (notes grillées, pâtissières, crayeuses), le dosage oriente ensuite la lecture aromatique.




Champagne Jacques Chaput, la Dame Noire

Impact des terroirs avec les cuvées de la Maison Jacques Chaput

La Dame Noire – Blanc de Noirs (100 % Pinot Noir) : lecture très directe du kimméridgien (notes “fumées de marne” en trame, fruits rouges et agrumes), matière pulpeuse, finale saline et structurée. Une manière de goûter la vibration terrienne des marnes de la Côte des Bar.


La Dame Blanche – Blanc de Blancs (100 % Chardonnay) : sur les mêmes familles argilo-calcaires, le Chardonnay affiche une tension citronnée, des touches pâtissières et une persistance calcaire nette.


Grande Réserve “La Salamandre” – Brut : équilibre terre & mer (salinité, réminiscences marines liées aux marnes fossilifères ; fruits charnus et épices), illustrative d’un kimméridgien aux nuances iodées.


Excellence – Extra-Brut : complexité fruitée-briochée (brioche, miel, fruits jaunes, amande grillée), relief marneux perceptible et salinité calcaire en finale ; dosage plus bas pour une lecture nette du terroir.


La Renversante – Extra-Brut & Demi-Sec : deux équilibres : d’un côté la tension extra-brut, de l’autre une rondeur demi-sec portée par la salinité calcaire qui garde l’ensemble lisible.



Expériences à retenir


La Route touristique de Champagne – Côte des Bar relie les panoramas, musées, sentiers et caves ouvertes à la visite. C’est l’occasion d’alterner paysages et dégustations, avec des informations pratiques mises à jour par le Comité Champagne.


Prévoyez des chaussures pour grimper quelques belvédères, consultez l’agenda des événements, et réservez vos dégustations. La région se savoure au rythme des saisons : les lumières d’automne, le vert tendre du printemps, la fraîcheur des vallées en été.



La Côte des Bar chez Jacques Chaput


Arrentières, c’est notre quotidien : des parcelles à flanc de coteau, des expositions qui ne se ressemblent pas, des sols argilo-calcaires dont il faut apprendre la respiration année après année. Ici, on observe beaucoup : vigueur, réserves hydriques, maturité, épaisseur et peau du raisin… Cette lecture patiente fait la différence au moment des vendanges et de l’assemblage.


Notre ambition : une matière juste, sans lourdeur, portée par une énergie calcaire nette. Nous cherchons des fruits précis, une texture soyeuse, une bulle fine et des finales salines. Les vinifications et les élevages sont ajustés à la personnalité de chaque lot — parce qu’en Côte des Bar, la diversité est une chance à orchestrer.



Des cuvées comme “cartes géologiques”


Champagne Jacques Chaput, Le Mythic

Mythic – Brut Nature (calcaires tithoniens/portlandiens) : cuvée-repère pour saisir la droiture d’un calcaire tardif, peu masquée par le dosage (0 g/l).


Authentic – Brut (élévation partielle en fût) : lecture texturée des marnes, où un léger fumé de pierre et des épices douces soulignent la matière sans l’épaissir.



La Côte des Bar, c'est une géographie, une géologie, c’est la Champagne quand elle regarde le sud, quand le calcaire prend des accents argileux, quand le Pinot Noir s’épanouit sans perdre sa droiture. C’est aussi une histoire faite de transmission — des moines cisterciens aux vignerons d’aujourd’hui — et une culture du paysage qui se parcourt, se photographie et… se déguste.


Chez Jacques Chaput, à Arrentières, chaque cuvée est pensée comme une lecture de sous-sol : la Dame Noire pour la profondeur des marnes, Mythic pour la droiture du calcaire tithonien, Dame Blanche et Authentic pour la nuance et la texture — autant de façons d’écouter ce que dit le sol avant d’écrire l’assemblage.




FAQ

1) La Côte des Bar fait-elle partie de l’appellation Champagne ?Oui, c’est l’une des cinq grandes zones du vignoble champenois. Elle est pleinement rattachée à la Champagne viticole depuis 1927.


2) Pourquoi le Pinot Noir est-il majoritaire en Côte des Bar ?

Parce que l’exposition des coteaux, les sols argilo-calcaires et le climat à influence semi-continentale lui permettent d’atteindre une belle maturité, tout en conservant de la fraîcheur.


3) Quelle part de la production de Champagne vient de la Côte des Bar ?

Environ un quart de la production totale, pour près de 8 000 ha de vignes.


4) Que visiter si je découvre la région ?

La Route touristique de Champagne – Côte des Bar : villages (Les Riceys, Essoyes), points de vue, caves, musées et événements.


5) Où puis-je en savoir plus sur l’histoire locale ?

Les Archives départementales de l’Aube publient conférences et ressources (histoire, mémoire des vignerons). L’ouvrage de Serge Wolikow fait autorité sur la Côte des Bar.


 
 
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